Pas celle qui
Parfois je me suis dit que je n’avais rien à voir avec ta vie.
J’étais à l’opposé, et pourtant, nos chemins se sont croisés…
Et puis, parfois je me suis dit que je serai peut être « celle qui ».
Non pas celle qui te ferait changer, tant j’avais à cœur de te respecter et de t’accepter, toi tout entier. Mais peut être, celle qui, te ferait esquisser des sourires que tu ne saurais expliquer et un boum boum dans le cœur que tu avais presque oublié ou que tu te refusais.
Parfois je me suis dit que je n’avais rien à voir avec ta vie.
Toi tu es ici et ailleurs, épris de liberté, porté par les vents et les envies, quand je suis ancrée ici, jamais très loin de mes deux petits, de mes amis, de ma famille, avec l’envie de vie, contre vents et marées.
Et puis, je me suis dit que nos rires emplissaient nos vies à en faire plisser nos yeux bleus et que nos mains réunies pouvaient mêler et faire danser ce qui nous opposait.
Et puis, je me suis dit que je n’avais rien à voir avec ta vie.
Que j’étais de celles qui sont expressives, sensibles, émotives quand toi tu es pudique, concis et mystérieux. Que je pouvais blablater dans tes silences et me perdre dans tes absences.
Je pensais naïvement être celle qui.
Celle qui pourrait t’entourer de douceur et te faire un boum boum dans le cœur…
Mais certainement que je suis aussi éprise de l’amour que tu es de liberté, et que je ne suis pas celle qui…
Et que je ne suis pas celle qui…
Cœur résilient
Je sais que je vais fleurir. Et fleurir encore et encore. Car j’y crois toujours plus fort.
Aux rayons qui viennent réchauffer les joues, et puis les cœurs en remous. J’y crois par dessus tout.
Car je suis éprise de l’amour, de la tendresse et de l’humour.
Car je crois aux mains tendues, aux bienfaits des câlins et des mots qui font du bien.
Car je suis éprise de la vie, de sa douceur et de sa magie.
Et si je suis parfois essoufflée, mon cœur lui ne l’est pas. Il bat d’autant plus fort encore.
Comme si il me soufflait de ne jamais le fermer. Qu’il est résilient et patient.
Comme si il me soufflait de continuer à semer, ce qui fait boum boum dedans…
Cœur courageux
Moi, quand je fais rentrer quelqu’un dans ma vie, mon cœur, mon lit, je donne sans compter. Passionnément.
Comme si demain tout pouvait s’arrêter.
J’ai presque une urgence de vivre. D’apaiser, de réparer, d’accrocher les sourires.
J’aime trouver le beau en chacun, comme si je chassais des trésors.
Et aimer plus fort encore.
Moi, quand je fais rentrer quelqu’un dans ma vie, amoureux ou ami, ce n’est pas pour des adieux.
Je garde des places pour chacun, même ceux qui m’ont écartée de leur chemin.
Je suis marquée à chaque fois. Par un geste, un regard, une voix.
Je garde tout cela en moi.
Comme on ramassait les coquillages.
Les plus jolis, sur la plage.
Que l’on cachait dans nos poches en serrant fort fort nos mains dessus. Comme des petits gris-gris.
Alors j’ai des gris-gris plein le cœur. Et puis des vagues et des remous.
Parfois le cœur sans dessus dessous.
Car moi, quand je fais rentrer quelqu’un dans ma vie, amoureux ou ami, ce n’est pas pour des adieux.
J’aimerais être « celle qui ».
Et pas un arc-en-ciel. Éphémère et passagère.
Même si je suis faite de soleil et de pluie. Je voudrais prolonger la magie.
Car je suis remplie d’un espoir fracassant. Déroutant. De celui qui transforme les arc-en-ciel en éternel. Et les tempêtes en conquêtes.
Et puis, j’ai eu le cœur courageux. Lui, pas fait pour les adieux. J’ai appris à laisser partir.
Ceux qui chassaient les arc-en-ciel.
Happée par la vie, le cœur rempli d’espoir et de gris-gris, d’un jour les voir revenir…
Il est parfois si compliqué de poser un point, de laisser s’en aller, de dire adieu.
Il faut avoir le cœur bien accroché. Le cœur courageux.
Il ne s’agit pas d’oublier, de se résigner ou de renoncer. Plutôt d’accepter.
Qu’une porte puisse se fermer, pour en laisser une autre s’ouvrir.
A tous les cœurs courageux
Parfum de pluie
Il y a comme un parfum de pluie. Sur le bitume.
Après l’orage.
Il y a comme une trace. De son passage.
Et les souvenirs qui vont et viennent. Comme si c’était fait exprès. Comme un film entrecoupé. Qui revenait en image. Dans la tête qui se répète.
Et dans le cœur qui se soulève.
Il y a comme un parfum de pluie. Depuis que tu es parti.
Comme du gris dans les nuages. Et des larmes sur mon visage.
Il y a comme un parfum de pluie. Le film s’est arrêté et les lumières rallumées.
Mademoiselle, il faut quitter la salle, s’il vous plaît. Mais je peine. Si tu savais. Les souvenirs vont et viennent. Comme exprès.
Il y a comme un parfum après l’orage. La pluie sur le bitume trempé.
Comme un parfum de cœur lourd. Rempli. Renversé.
J’ai encore la tête dans tes bras. Et moi sur la pointe des pieds. A me faire une crampe des mollets.
J’ai ton sourire qui dit bonjour. Ton rire à mon humour un peu lourd. Nos petits déjeuners à midi. Et le parfum de la pluie.
C’est rempli de toi ici. Et si vide de ton passage.
Comme après l’orage.
Tu me laisses un peu sonnée. Avec des souvenirs en boomerang. Comme un film entrecoupé.
Mademoiselle, il faut quitter la salle, vous ne pouvez pas rester là. Vous allez attraper froid. Alors je me relève, happée. Car je suis de celle éprise. De l’amour et de la vie, tu sais. Je sors dehors et suis aveuglée.
Il y’a comme un avant-goût d’été.
Il y a comme une danse autour de moi. Les verres qui tintent en terrasse et le ciel bleu fracassant.
Il y a comme une danse autour de moi. Celle de la vie que j’ai apprise, qui me revient.
Le parfum de pluie sur le bitume semble loin. Remplacé par celui des embruns.
J’entends l’océan derrière la dune.
Et le boum boum dans mon cœur. Comme la pluie jolie des mélodies.
Après le parfum de la pluie.
Haut les cœurs – Appprendre à danser sous la pluie.
Lune et soleil
J’ai espéré tant et tant.
Ton nom qui s’affiche sur mon écran.
Le silence est pesant tu sais. Avant il y avait ta voix qui m’enveloppait et tes bras qui étaient là, autour de moi. Maintenant c’est froid. C’est pesant. Assourdissant.
Je ne comprends pas tu sais.
Comment l’on devient de parfaits inconnus en un claquement de doigts. Je ne sais pas faire moi.
Il y a de la violence dans l’ignorance. Et ce n’est pas mon monde tu sais.
Je crois même que je suis tout l’opposé. Je suis plutôt faite pour apporter, réchauffer, envelopper, donner, aimer.
Je ne suis pas faite pour les hivers glacés.
Alors je me perds dans tes silences, ton cœur de pierre et ce fossé.
J’ai espéré tant et tant.
Ton nom qui s’affiche sur mon écran.
Que tu me dises un soir d’été, combien je t’ai manqué. Ou un matin de printemps, que tu es là, que tu m’attends.
Je crois encore à ces histoires là tu sais.
Comme dans les livres que je rêve d’écrire.
Je crois que l’on peut partir, mais aussi réfléchir, grandir et revenir.
Oui je crois encore aux belles histoires. Comme à ceux qui sont faits pour se trouver, et se retrouver. A en faire des pieds de nez au hasard.
J’ai espéré tant et tant.
Ton nom qui s’affiche sur mon écran.
Que tu reviennes m’enlacer un matin de printemps ou un soir d’été…
Et que tu me murmures à l’oreille que tu crois à la lune et au soleil. Réunis.
Comme je crois aux jolies histoires. A l’amour d’une nuit ou celui qui.
Comme je crois aux évidences, aux rendez-vous. Écrits quelque part. A en faire des pieds de nez au hasard. A en faire perdre la raison et se mêler les saisons.
J’ai espéré tant et tant.
Ton nom qui s’affiche sur mon écran.
Comme un frisson en plein été et un souffle d’air chaud en plein hiver.
Moi je crois à la lune et au soleil. Opposés mais enlacés.
Courir après le vent
Et puis, j’ai pris la route comme ça.
Sur un coup de tête.
Sans vraiment savoir où il était.
Sans vraiment savoir si il voudrait de moi.
J’avais les joues trempées de mon cœur en tempête. Mais cette petite voix dans ma tête, qui me soufflait d’y aller.
Alors, j’ai pris la route comme ça. Sur un coup de tête.
Avec le cœur qui cognait à mesure que je me rapprochais. Les jambes un peu coton. Et les yeux flous d’avoir versé des torrents.
J’étais en colère. Je m’en voulais. Énormément.
De courir après le vent.
Mais j’écoutais cette petite voix, dans ma tête, qui me soufflait d’y aller.
Comme pour me défaire des regrets. Et lui montrer que la vie n’est pas si compliquée. Bien au contraire.
J’ai coupé le moteur. Les jambes un peu coton et le cœur tempête.
Et il est arrivé. A peine étonné.
Comme si il savait.
Comme si l’on s’était quittés hier.
Alors que tant de larmes ont coulé.
Il est là. Face à moi. Avec ses yeux un peu plissés de son sourire accroché et son charme même pas exprès.
Je suis là, avec les yeux presque transparents des torrents, mes jambes un peu coton et mon cœur tempête.
Renversée.
Comme avant. Face à lui.
Et comme un sursi, comme un décompte enclenché avant que tombe à nouveau la nuit, on s’est retrouvés.
Comme un pointillé de magie.
Rempli de nos rires d’avant, de nos frissons, de nos baisers.
De nos silences, de l’évidence, et de tes bras autour de moi.
Si tu savais comme tu m’avais manqué. J’ai eu le temps de te le souffler.
J’étais prête à traverser des océans tu sais.
Mais cette nuit là, j’ai cessé de courir après le vent.
Après tes bras, tes baisers, tes attentions, tes sentiments.
J’ai cessé de courir après le vent car je m’essoufflais tu sais.
Je crois qu’il y avait pourtant comme un peu de magie en nous deux réunis tu sais.
L’effet lune et soleil. Opposés mais enlacés.
L’effet lune et soleil, auquel je croyais mais que tu n’as pas saisi.
Alors tu es parti.
Au petit matin, dans un parfum de café et de thé réunis.
Après tes bras autour de moi, tes yeux plissés d’avoir tant souri et moi sur la pointe des pieds avec mes crampes aux mollets.
Pour un dernier baiser. Emprunt de magie.
Café-thé
Et tu t’es envolé dans ce parfum de café-thé.
Je crois même que tu m’as embrassée le front.
Comme lorsque l’on demande pardon.
Tu t’es envolé ce matin d’été.
Rattrapé par les vents, l’ailleurs et l’horizon.
Toi, épris de liberté. Tu t’es envolé dans ce parfum de café-thé.
Je crois même que tu m’as serrée fort dans tes bras. Je ne sais plus beaucoup. C’est un peu flou.
Pardonne moi. C’est comme si j’étais encore en apnée. Depuis tes bras autour de moi.
Et ce baiser de café-thé. Sur mon front.
Je suis comme en apnée, depuis tu sais.
J’ai comme le cœur recroquevillé. En suspend. Qui attend.
Peut-être un baiser café-thé. Ou d’autres bras autour de moi. Qui me serrent fort fort.
Mais ne s’envolent pas. Encore.
Tu m’as souri, je le sais.
Comme tu le faisais à mes côtés.
Même si ce sourire là avait un semblant de différent.
Tu m’as souri comme désolé. De ce gâchis. De ne pas franchir le pas.
Comme on laisse le sable couler entre ses doigts.
Tu m’a souri et j’ai compris, que c’était la dernière fois.
Que je te perdais. Et que tu t’envolais ailleurs.
Et recroquevillé, mon cœur.
Je suis comme en apnée. Comme une petite boule de papier, dans une main serrée.
En suspend.
Qui attend de se déployer. A nouveau.
De montrer tous ses plis et replis.
Là où se cache peut être le plus sensible, et le beau.
Là où la vie s’est ancrée.
Dans des parfums de pluie, de pub irlandais ou de café-thé.
Dans des tempêtes, des soleils couchés ou points posés.
Et puis dans toute sa magie.
Et matin là, dans tes bras, j’ai compris.
Le cœur empli de café-thé. Que tu étais l’un de ceux de ma vie.
Mais pas celui qui.
L’un de mes plus beaux voyages. Mais pas le rivage.
L’un de mes phares. Mais pas le port.
L’un de mes doux moments. Mais pas au bon moment.
Alors, dans tes bras je t’ai soufflé, que je cessais de courir après le vent.
Et tu m’as serrée fort fort.
Comme une dernière fois. Avant de laisser le sable couler entre les doigts.
Comme un trésor que l’on ne garde pas.
Et puis, au petit matin. Tu t’es envolé.
Happé par les vents, l’ailleurs et l’horizon.
Dans un parfum de café-thé.
Sauvage
C’est comme si j’étais devenue un peu sauvage.
Avec le besoin pressant, essentiel, impérieux, de couper.
De m’éclipser du paysage.
J’ai failli faire mes bagages, partir, loin, là où m’appellent les embruns.
Là où les chatons valsent au vent. En haut des dunes, de l’océan.
J’ai voulu prendre le large.
Comme un appel de l’eau, pressant.
Partir. Sûrement pour mieux revenir.
C’est comme si j’étais devenue un peu sauvage.
Depuis ton passage.
C’est comme si j’étais éprise et prise. Un peu en otage.
Et qu’il me fallait le temps.
Le bleu du ciel, les chatons au vent et l’océan.
Alors, j’ai failli faire mes bagages, partir loin, là où m’appellent les embruns.
Sans rien.
Juste avec mes souvenirs.
Ce parfum de café-thé. Et ce point, posé.
Comme la fin d’un voyage. D’une belle traversée.
Qui m’a laissée remuée. Et puis, prudente, sauvage.
Comme avec le besoin maintenant d’être apprivoisée. De ne pas me brusquer. Au risque de me voir m’envoler.
Et de n’être qu’un mirage.
J’ai voulu faire mes bagages.
Partir, là où les chatons valsent au vent.
Comme un appel de l’océan.
J’ai voulu prendre le large et finalement, je suis restée.
Là où je suis bien. Près de ma petite plage.
Des embruns, et des paillettes qui se collent sur ma peau.
Comme les reflets du soleil sur l’eau.
Je suis restée. Mais je me suis éclipsée.
Comme un peu sauvage. Après ce flot et mon cœur en otage.
Je n’avais besoin de rien.
Juste de faire le vide.
Pour refaire le plein.
De m’éclipser du paysage.
Pour à nouveau valser au vent.
Comme les chatons, en haut des dunes, de l’océan.
Un peu nymphéa
Peut-être que je suis de ces fleurs qui se ferment la nuit.
Qui replient leurs pétales pour conserver leurs trésors.
Et s’ouvrir à l’aurore.
Peut-être que je suis de celles-ci.
A la tombée du jour, je me replis.
Lorsque souffle le vent. Fort.
Lorsque tombe l’amour. Et la nuit.
Peut-être que je suis de ces fleurs, qui ferment leurs pétales pour préserver leur cœur.
Du fouillis, du dédale, du remous de la vie.
Peut-être que j’ai besoin de répit.
Lorsqu’il fait trop sombre ou bien trop froid pour moi.
Peut-être que je me mets en veille. Lorsque sombre le soleil.
En attendant de m’ouvrir à nouveau. Comme le coquelicot. Ou le nénuphar.
Je me ferme au noir du soir, aux cauchemars ou au trop.
Trop de pluie, de courants d’air, de nuages, de stimuli.
Peut-être que je suis de ces fleurs qui se ferment la nuit.
Qui replient leurs pétales pour préserver le plus doux et délicat.
De ce monde un peu fou parfois.
Peut-être que je suis nénuphar. Un peu nymphéa.
Quand vient le crépuscule ou que l’on me bouscule.
Je me replie, je dissimule. L’essence.
Ce qui fait sens chez moi.
Pour ne pas être écorchée. A tout va.
Peut-être que je suis de ces fleurs, qui ferment leurs pétales pour préserver leur cœur.
Et s’ouvrir à l’aurore.
Lorsque revient la lumière. Le petit matin. Et le soleil plus fort encore.
Je crois que je suis de celles-ci.
Et même si je danse la nuit, et dans le noir du soir ou sous la pluie.
Peut-être que je suis nénuphar. Un peu nymphéa.
Je suis là, même dans le noir, le brouillard, la pluie.
Résiliente, patiente, mais plus prudente aussi.
Peut-être que je suis de ces fleurs.
Car à donner sans compter on finit par s’abîmer.
Et moi, je veux fleurir encore. Surtout ne jamais faner.
Alors je m’ouvrirai à l’aurore, et la lumière plus douce encore.
Et sous mes pétales il y aura, le boum boum de mon cœur qui résonne.
Sous le soleil qui rayonne. Fort.
Et puis, le temps
Et puis le temps, tu sais le temps.
Celui qui rend le sourire et vient en pansement.
Et puis le temps, tu sais, le temps.
Celui qui renforce, qui relève et apaise en même temps.
Certainement celui qui est là, derrière chaque pas, pour que les prochains soient plus assurés et confiants à la fois.
Celui qui est là, pour nous aider à tourner la page, à prendre un virage, à atteindre le rivage.
Notre meilleur allié.
Mais putain, qu’est ce qu’il est compliqué à poser ce point de fin.
C’est laborieux, douloureux, éprouvant, émouvant.
Et oui, oui, oui, il faut du temps.
C’est tout un cheminement.
C’est 3 pas en arrière, 1 en avant.
C’est les montagnes russes, le méli mélo, le grand 8 dans le cœur qui te fiche la nausée et qui te donne pas trop l’envie de recommencer.
Mais avec le temps, tu sais, le temps, tu y retourneras tu verras.
Le cœur qui bat à tout va, tout ça, tout ça. Tu verras. 1 pas à la fois.
Mais c’est tout un travail mine de rien.
De poser ce putain de point de fin.
C’est aussi laborieux que courageux.
Un espèce de combat entre le cœur et la tête. Et c’est là où c’est plus délicat.
Lorsque c’est le cœur qui est criant, déterminé et dominant.
Lorsque la raison n’est qu’une petite voix, que l’on n’écoute pas.
C’est essayer d’apaiser le cœur, avec sa petite voix intérieure.
Et puis le temps, tu sais, le temps.
Pourtant c’était pas gagné. C’était la mousson en plein été tu sais.
Un espèce de flot continu dans les mirettes quand tout le monde faisait bronzette.
Des larmes de crocodile à minuit et des insomnies en pensant à lui. Le cœur qui se serre, le ventre à l’envers à l’imaginer dans d’autres bras que moi. Les souvenirs en flash, les émotions cash et le soleil qui joue à cache cache.
Et puis le temps, tu sais, le temps.
Celui qui vient me rappeler mes valeurs, mes combats antérieurs, mes forces intérieures et celles insoupçonnées jusqu’alors, qui font que je refleuris, encore.
Avec cette petite voix qui grandit et assagit le cœur en lui soufflant que ce n’était pas lui.
Avec des espèces de mots garde fous, comme les bisous guéritout sur les bobos.
Avec de l’espoir à tout fracas et à tout va.
Comme le cœur d’ailleurs.
Et puis le temps, tu sais le temps.
6 kilomètres
6km.
Ça m’a coupée le souffle.
Je manquais d’air. J’avais la nausée, les mains qui tremblaient et le ventre à l’envers.
6km.
C’était là, marqué en dessous de cette photo que je connais bien trop mais qui me renversera je crois à chaque fois comme la première fois que je l’ai vu sur cette application.
6km et un mois que je n’avais plus un seul mot de toi.
Rien. Nada.
Un silence pesant, oppressant et assourdissant.
Que j’essayais de combler ou d’apprivoiser.
Comme je n’avais pas le choix.
6km et près de deux mois que l’on ne s’était vu la dernière fois.
Faire avec ton absence. Et le vide que tu laisses derrière toi.
Les souvenirs qui vont et viennent, comme fait exprès, pour que j’essaie de les apaiser.
Et d’avancer.
« On a envie de te prendre dans les bras. Ah. Oui. Oui, mais pas toi. Pas là maintenant. Ce n’est pas le moment. Je voudrais être seule. Ou avec lui tu vois. J’y arrive pas. Excuse moi. Excuse moi. »
6km.
Je sais que tu es là.
Tout près de moi.
J’écoute ma petite voix tu sais.
Si tu savais comme j’essaie d’avancer.
De poser ce point, et de continuer mon chemin.
Mais j’y arrive pas sans toi, en vrai.
Tu es partout à la fois et en même temps tellement absent.
C’est ambivalent et tellement éprouvant.
Je crois même que c’est un véritable exercice mental.
M’empêcher chaque jour de t’écrire, de t’appeler, et puis me résigner.
Ce n’est tellement pas moi.
Moi je ne crois pas au hasard et je veux croire aux jolies histoires.
A ceux qui sont faits pour se trouver, aux planètes qui finissent par s’aligner.
6km.
C’est inscrit là, sous cette photo de toi bien trop beau.
J’ai les doigts qui tremblent, le ventre noué et cette petite voix.
Je dois y aller.
Te retrouver.
Il est tard tôt en ce samedi soir d’été indien.
3h du matin, je rentre d’une soirée où mon cafard chagrin effaçait mon sourire d’habitude si présent.
J’allais me coucher, mais j’ai ouvert cette application pour qui pourquoi.
6km tu es là je le sais.
Je suis comme happée.
Je pars dans la nuit noire et sous la lune en croissant…
Il n’y a pas de hasard, que des rendez-vous, je le sens.
Sous la lune croissant
Je suis partie dans la nuit noire et sous la lune croissant.
J’étais comme happée, persuadée que tu étais là, non loin de moi.
Mes mains tremblaient, j’avais froid.
Je crois que mes nerfs lâchaient ce que je retenais depuis ce mois sans un signe de toi.
Je roulais vers notre petite plage préférée.
Tout se mêlait dans ma tête, mon cœur ascenseur et mes yeux qui se brouillaient.
Et si j’arrivais face à une autre que moi dans tes bras. Et si je ne te trouvais pas. Et si tu ne voulais pas de moi. Et si, et si et si.
Mes mille pensées m’ont menée à notre petite plage désertée.
Je roulais en plein phares dans la nuit noire.
Autant dire que je n’étais pas des plus rassurée à cette heure tôt tard, mais j’étais comme aimantée. Je roulais entre vans et camping cars, à la recherche du tien.
Mais tu n’étais pas là. Rien.
J’aurai pu faire demi tour et rentrer me coucher, mais c’était évident pour moi de continuer.
J’allais te trouver.
Faire quoi après, je ne savais pas, j’improviserai à 4h du matin, mais en attendant j’avais décidé de longer la côte et d’écumer chaque parking, comme on cherche une aiguille dans une botte de foin.
Une pensée m’a traversée à ce moment là, et depuis aussi.
Je me suis dit que si j’étais prête à faire ça sobre, à jeun, il valait mieux que je continue de ne pas boire une goutte d’alcool, au risque de partir sur des idées bien plus folles.
3h40 du matin. Environ.
Je n’avais jamais réalisé que la côte était dotée d’autant de possibilités pour se garer. Nan mais vraiment, impressionnant.
Je continue de rouler, en alternant mes pensées entre « vas-y Marion, toi et tes idées à la con, regarde où tu en es, t’as plus qu’à rentrer et pleurer un bon coup » et « il sera sur le dernier tu vas voir, ne perd pas espoir ».
Je devais être effectivement dans l’état où limite je me parle à la troisième personne tu vois.
Je me regarde, spectatrice de ma connerie, et limite je me dis, la nana je la connais pas, mais elle a de l’audace ceci dit…
3h57 approximativement.
Il n’y a pas de hasard.
Que des rendez-vous. Je le sens.
Je prends ce qui est censé être la sortie d’un parking, pourquoi je ne sais pas, mais soudain tu es là.
Bigorneau
Je n’ai pas osé trop y croire, dans la nuit noire et sous la lune croissant.
Mais j’ai reconnu rapidement ton sweat posé à l’avant.
Je me suis garée sans trop réfléchir, je sentais mes jambes fléchir.
Je tremblais toujours autant, mais je ne pouvais plus reculer. Pas maintenant.
Je me suis approchée.
J’ai cru toquer mais je pense que mes doigts n’ont même pas effleuré la porte que tu ouvrais déjà.
« Mais qu’est ce que tu fais là » tu m’as dit scotché.
J’ai regardé vers le ciel étoilé.
Comme pour trouver des réponses et prier les planètes alignées.
Et sous la lune croissant je t’ai répondu en souriant « c’est une longue histoire ».
Je débarquais comme un cheveu sur la soupe et je n’allais pas dire que j’avais été comme aimantée.
Au risque de passer pour une illuminée.
Il était tôt tard, dans la nuit soudainement éclairée.
Et sur ton visage endormi, ton sourire accroché.
Je tremblais.
De froid, de toi face à moi.
Tu m’as dit de rentrer.
Tu étais emmitouflé, et moi, là, au bout de ton lit déplié, je n’osais plus trop bouger.
Alors que je venais de trouver une aiguille dans une botte de foin à 4h du matin.
Tu riais.
De mon grain de folie que tu reconnaissais. Ou aux bêtises sûrement que je te racontais.
Je me souviens plus très bien.
Tout se mêlait en moi, tu aurais dû me pincer je crois.
Au lieu de ça, tu m’as dit un truc du genre « viens là, tu vas attraper froid ».
Et tu m’as blottie contre toi.
Comme avant.
Comme si c’était évident.
Comme si je t’avais manqué, tellement tellement mais que jamais jamais tu me l’aurais avoué.
Il faisait noir, mais je sentais que tu souriais.
C’était comme deux petites briques de lego qui s’imbriquaient.
Deux aimants.
Et le surnom que je te donnais avant.
Bigorneau.
Accroché à son rocher. Je riais.
Tu faisais un méli mélo de tes bras autour de moi et de mes jambes contre toi.
On chuchotait, alors qu’on était seuls sous le ciel étoilé.
Comme pour donner encore plus de tendresse à nos caresses et nos baisers.
Comme pour faire durer ce moment et empêcher la lune croissant de filer.
Comme pour retenir la magie de ce pointillé de nous réunis.
Et les vagues au loin qui nous berçaient.
Et les planètes qui s’alignaient.
L’espace d’une nuit.
Cœur au beurre noir
Et puis, j’ai raccroché.
J’ai préféré couper que d’en entendre davantage.
J’avais tes mots qui claquaient mon visage.
J’ai raccroché et je suis restée là.
Un peu sonnée sciée et révoltée à la fois.
Tes mots faisaient des ricochets entre mon cœur et mon cerveau.
Balayant tout sur leur passage.
Je ne suis pas à prendre et à jeter.
J’ai aussi une âme, un cœur et une personnalité.
Je ne suis pas là, prête à tout donner, sans compter, pour recevoir tes mots qui font le cœur au beurre noir et mes yeux tout brouillard.
Je ne suis pas un soir. Une parmi tant d’autres. Sans lendemain. Sans importance. Ou rien.
Je ne suis pas à prendre et à jeter.
J’ai aussi une âme, un cœur et une personnalité. Si tu regardes bien.
Je ne suis ni un fessier, ni un vagin.
J’ai toute ma sensibilité et mon espoir enlacé, mes sentiments parfois si grands, mes doutes et mes peines passés présents, mes rêves doux fous à la fois, mes combats et mes forces qui font que j’en suis là, mon rire et ma douceur plein les poches et le cœur, mes amis ma famille, mes erreurs mes valeurs, mon grain de folie aussi et mon chemin.
Qui font celle que je suis.
J’ai raccroché.
Tes mots faisaient des ricochets entre mon cœur et mon cerveau.
Balayant tout sur leur passage.
J’étais là, prête à tout donner.
Mais je ne suis pas un soir, et puis un cœur coquard.
Et si dans les jours cafards je peux croire que je ne suis pas assez, pas à la hauteur de ton cœur, je me dirai dans les jours meilleurs que c’était ton cœur qui était fermé ou toi qui n’était pas prêt.
Car il y avait ce parfum d’évidence entre nos mains.
Il y’avait un lendemain possible au soir et tu le sais.
On s’était trouvés, retrouvés, encore et encore.
Comme aimantés. Corps enlacés. Et tu le sais.
Mais tu as préféré fuir et me laisser partir.
Ou plutôt me laisser là avec le cœur fracas.
A me demander comment pourquoi.
A essayer de poser ce putain de point de fin.
Alors qu’il y avait ce parfum d’évidence entre nos mains.
Alors qu’on ne vit pas cela plusieurs fois sur son chemin.
Alors qu’il y avait des lendemains possible au soir.
Et tu le sais.
Et puis j’ai raccroché.
Avec tes mots ricochets et le silence qui se mêlaient.
J’ai essayé
En fait, j’ai essayé de t’aimer tu sais.
Mais tu n’en as pas voulu.
Tu as peut-être juste aimé mon rire, mes yeux, mon cul.
En fait, j’ai essayé de t’aimer tu sais, de t’emporter dans cette danse sans penser à une ligne d’arrivée.
De te souffler l’évidence.
Sans penser à une fin, ni à demain.
Juste à inventer, à danser et se laisser emporter.
Car il n’y a qu’aujourd’hui d’infini quand je nous vois réunis.
Car il y’a toujours la lune qui brille quelque part dans le monde, même quand s’essouffle la nuit.
En fait, j’ai essayé de t’aimer.
Et j’ai réussi.
Forcément.
Dès que tu m’as souri.
Je t’ai adoré, toi, tout entier. De la tête aux pieds.
Et pourtant, je n’aime pas les pieds. C’est pour dire.
J’ai même aimé tes silences. Tes maladresses. Et ton côté froid parfois.
Quand je suis de celle qui aiment les mots autant que les bras, autour de moi.
J’ai même aimé tes indécisions. Ton indépendance affirmée.
Et tout ce qui fait de toi l’homme que tu es.
En fait, j’ai essayé de t’aimer.
Mais tu n’en as pas voulu.
Tu as peut-être juste aimé mon rire, mes yeux, mon cul.
Tu n’as peut-être pas vu, celle que je suis, ou bien as tu fuis.
Je suis un peu perdue tu sais.
J’ai un tas de questions sans réponses.
Comme il y’a ton cœur et autour tant de ronces.
Impossible d’y entrer.
En fait, j’ai essayé de t’aimer.
Et j’ai réussi. Forcément.
Quand tu passais la porte sans m’embrasser. Comme pour retarder nos baisers, exprès. Comme pour me provoquer, et donner plus de saveur, à ce moment.
Quand tu étais là, à chaque fois, derrière moi, dans les escaliers. Comme pour que je sente ton regard me déshabiller, exprès. Et tes mains dans mon dos, m’effleurer. Alors je souriais, instantanément. Quand chaque matin tu attendais avant de me dire bonjour. Et de me le souffler dans mes bras, enlacés. Exprès.
J’ai adoré cette tendresse provocante tu sais.
Ce mélange chaud froid que tu avais. Mes crampes aux mollets pour t’embrasser. Nos thés du matin. Ou plutôt du midi. A avoir traîné au lit. Tes mains sur mon visage, ou sur mes reins. J’ai adoré tu sais. Le printemps avec toi. Et puis l’hiver aussi. Je crois que j’aurai aimé toutes les saisons.
En fait, j’ai essayé de t’aimer.
Et j’ai réussi. Forcément.
Mais tu as fuis.
Et je suis là, maintenant.
Avec nos souvenirs, tes silences, tes ronces, et mes questions sans réponses.
A essayer de refermer cette parenthèse enchantée.
A essayer de me résigner et de faire taire l’évidence.
En fait, j’ai essayé de t’aimer. Et de l’accorder à toutes les saisons.
Mais tu as aimé le printemps et l’été en pointillés.
Et puis, tu es parti.
Dans un parfum de sel, de fleurs des dunes et d’embruns.
Tu m’as serrée fort contre toi. J’ai pu entendre le boum boum de ton cœur. Qui ne battait plus pour moi.
En fait, j’ai essayé de t’aimer.
Mais tu t’es envolé en ce matin d’été indien. Rattrapé par les vents, l’ailleurs et l’horizon.
J’ai essayé de t’aimer tu sais.
Et j’ai réussi. Forcément.
Au printemps, en été, à toutes les saisons mélangées. Sous la lune pleine ou croissant, dans les dunes ou l’océan. Le jour, la nuit, dans le souffle du vent ou sous la pluie.
Du jour où tu m’as souri. A celui où tu t’es envolé.
J’ai essayé.